Interview du Dr Mattias Desmet, professeur de psychologie clinique à l’Université de Gand en Belgique et statisticien, par l’équipe de l’avocat Reiner Fuelmich.

Au début de la crise corona, Mattias Desmet a étudié les nombres et les statistiques, et a remarqué que ces chiffres étaient souvent faux de manière flagrante, alors qu’en même temps les gens continuaient à croire en eux, continuaient à croire le narratif mainstream.

C’est pourquoi il a étudié ce phénomène d’un point de vue de la psychologie des masses car la formation de masse a un impact très important sur des gens intelligents et cognitivement fonctionnels. C’est la seule chose qui peut expliquer que des gens très intelligents peuvent croire dans un narratif et dans des chiffres qui sont à beaucoup de niveaux, complètement absurdes.

Cliquez sur l’image pour voir l’interview de Mattias Desmet ( Transcription synthétisée ci-après)

Transcription synthétisée

Pour M. Desmet, en dehors des médias, il y a 4 phénomènes qui doivent être mis en place pour faire naître un phénomène de masse à grande échelle.

1) Le manque de liens sociaux, des gens isolés socialement
2) Beaucoup de gens qui ne trouvent pas de sens à leur vie
3) une anxiété “free-floating”( pas rattachée à une représentation spécifique, c’est présent dans l’esprit des gens mais pas rattaché à quelque chose de concret)
4) un mécontentement psychologique “free-floating”

Si ces 4 éléments sont présents alors la société est à haut risque en ce qui concerne la naissance d’un phénomène de masse [auquel il faut ajouter un média de diffusion de masse pour parvenir à ses fins].

Et ces 4 conditions étaient présentes peu avant la crise du corona. Il y avait comme une épidémie de burn-outs. Il y avait entre 40% à 70% des gens qui considéraient leur travail comme n’ayant aucun sens comme cela est décrit dans le livre “Bullshit Jobs” de David Graeber, professeur de Harvard.

Et aussi lorsqu’on regarde la consommation des produits psychotropes. C’était énorme et cela montre à quel point le mécontentement était présent dans notre société.

Par exemple en Belgique qui représente environ 11 millions de personnes, il est consommé jusqu’à 300 millions de doses d’anti-dépresseurs par année. C’est énorme.

On voit donc que ces 4 conditions étaient réunies, le manque de sens, de liens sociaux, l’anxiété et le mécontentement “librement suspendus dans l’air”.

L’anxiété “free-floating” est le phénomène psychologique le plus douloureux qu’une personne puisse expérimenter. Cela mène à des attaques de panique et à des expériences psychologiques de toutes sortes très douloureuses.

Et donc, ce que les gens veulent dans ce cas-là, est de connecter cette anxiété à quelque chose. Ils cherchent une explication à leur anxiété. Si cette anxiété “free-floating” est hautement présente au sein de la population, et si les médias fournissent un narratif qui pointe vers un objet d’anxiété, et, en même temps, fournissent une stratégie qui permette de gérer cet objet d’anxiété, alors toute l’anxiété se connecte à cet objet et les gens acceptent de suivre la stratégie pour gérer cet objet peu importe le coût, les conséquences. C’est ce qui se produit au début d’une formation de masse.

Ensuite, lors de la 2e étape, les gens démarrent une bataille collective et héroïque contre cet objet d’anxiété. De cette manière, un nouveau type de lien social et un nouveau sens de la vie émergent.

Soudainement, la vie est dirigée vers cette bataille contre l’objet d’anxiété et, de ce fait, il y a établissement d’une nouvelle connexion avec d’autres gens. Et le switch soudain d’un état négatif, d’un manque radical de connexion sociale, vers l’opposé, vers une connexion sociale massive qui est expérimenté au sein d’une foule, ce switch soudain mène vers une sorte d’intoxication mentale et c’est ce qui fait que la formation de masse ou la formation de foule est l’exact équivalent de l’hypnose [“switch” qui fait oublier le manque de sens, l’angoisse, et qui donne en même temps une réponse concrète au mécontentement, est le caractère presque magique du switch].

Donc, toutes les personnes qui ont étudié ce phénomène de formation de masse, comme Gustave Lebon, McDougal, Canetti, ont remarqué que la formation de masse n’était pas similaire à l’hypnose mais était son exact équivalent. La formation de masse est un genre d’hypnose.

Donc, ce qu’il se passe à ce moment où les gens expérimentent cette intoxication mentale est que le fait que le narratif soit incorrect, même de manière flagrante, n’a plus d’importance.

Ce qui compte est qu’il mène vers cette intoxication mentale.

Et c’est pourquoi ils continuent à suivre le narratif malgré le fait qu’ils pourraient se rendre compte de son absurdité en y réfléchissant brièvement. C’est le mécanisme central de la formation de masse et c’est ce qui le rend si difficile à contrer.

Parce que, pour les gens, ça n’a pas d’importance que le narratif soit erroné. Et ce que nous essayons de faire constamment est de montrer que le narratif est absurde mais, pour les gens, ce n’est pas ce qui compte.

Ce qui compte est qu’ils ne veulent pas revenir à cet état précédent douloureux d’anxiété “free-floating”.

Ce dont nous devons nous rendre compte, si nous voulons changer la donne, est que la première chose que nous devons faire est de reconnaître cette anxiété douloureuse, de réfléchir à ce qui nous a mené à cet état de manque de sens de la vie, de manque de liens sociaux, d’anxiété et de massif mécontentement “free-floating”, et d’essayer de dire aux gens que nous n’avons pas besoin d’une crise corona pour établir de nouveaux liens sociaux entre-nous. Nous devons trouver d’autres manières qui puissent nous permettre de gérer tous ces problèmes psychologiques qui existaient avant la crise et essayer de trouver d’autres solutions.

Nous n’avons pas besoin de ce type de phénomène massif pour résoudre le problème. La formation de masse est, en fait, une solution symptomatique à un problème psychologique réel.

Et, selon ce psychologue, cette crise est avant tout une large crise sociétale et psychologique, bien plus qu’une crise biologique par exemple, ou sanitaire.

Et donc, à partir de cet état d’intoxication mentale, nous pouvons expliquer tous les autres phénomènes liés au totalitarisme.

L’intoxication mentale mène à un rétrécissement du champ de l’attention, elle fait en sorte que les gens ne font que ce qui est indiqué par le narratif.

Par exemple, les gens voient les victimes du coronavirus mais semblent incapables de voir, à un niveau corrélatif, les dommages collatéraux sociaux des lockdowns et leurs victimes. Ils sont également incapables, au niveau émotionnel, de ressentir de l’empathie pour les victimes sociales indirectes de la crise sanitaire ( victimes des lockdowns) et y compris davantage touchées directement par le virus d’ailleurs [ces victimes son invisibilisées car hors cadre du narratif].

Ce n’est pas par égoïsme, c’est un des effets de ce phénomène psychologique. Et, en fait, la formation de masse n’entraine pas du tout d’égoïsme, bien au contraire. La formation de masse focalise tellement fort l’attention sur un point unique qu’on peut prendre tout aux gens, leur bien-être physique, matériel et psychologique, ils ne le remarqueront même pas. Et c’est l’une des conséquences majeures de la formation de masse.

Et c’est exactement la même chose qu’avec l’hypnose classique. Lorsque, durant l’hypnose, l’attention de quelqu’un est focalisée sur un point particulier, on peut lui couper dans la chair à vif sans que la personne ne le remarque. C’est ce qui se passe lorsque l’hypnose est utilisée comme type d’anesthésie durant une opération chirurgicale. Une simple procédure d’hypnose est suffisante pour rendre les gens complètement insensibles à la douleur.

Cela démontre que la focalisation de l’attention est tellement forte, que ce soit en formation de masse ou en hypnose, que les personnes sont complètement insensibles à toutes les pertes qu’ils subissent en conséquence.

Une autre conséquence qui est typique des états totalitaires est que les gens deviennent radicalement intolérants à toute voix dissonante. Si quelqu’un raconte une autre histoire ou bien si quelqu’un dit que cette histoire officielle est fausse, alors cette personne menace de réveiller les gens et ils se mettront en colère parce qu’ils seront confrontés avec l’anxiété et le mécontentement psychologique initiaux et donc ils vont diriger toute leur agressivité contre toute voix dissonante.

Et, en même temps, ils sont radicalement tolérants par rapport à leurs leaders, les gens qui représentent la voix du narratif mainstream.

Ils [les leaders] peuvent tricher, mentir, manipuler, et faire tout ce qu’ils veulent, ils seront toujours pardonnés par la foule, parce que la foule semble penser qu’ils le font pour leur bien. Cela fait également partie des mécanismes de la formation de masse.

L’avocat Fuelmich lui demande qui est responsable de cette hypnose massive ? Ce psy estime que c’est une bonne question mais ne sait pas y répondre. Parfois cela apparaît spontanément, parfois c’est généré artificiellement. Pour lui, ce qui est étrange c’est que même la plupart des psys ne reconnaissent pas ces processus dans l’état actuel de cette crise.

Il a remarqué que personne ne semblait voir d’une manière ou d’une autre que beaucoup des figures, des nombres, qui concernaient le taux de mortalité du virus était radicalement faux. Et c’est à partir de ce moment-là qu’il a commencé à se demander ce qu’il pouvait se passer au niveau psychologique.

Il a eu besoin de 6 mois jusqu’à l’été 2020 pour réaliser qu’il s’agissait d’un problème de formation de masse alors qu’il a donné cours sur ce sujet pendant 3 ou 4 années. Donc il comprend que beaucoup de psychologues n’ont aucune idée de ce qu’il se passe. Si certains de ses collègues devaient être impliqués de manière intentionnelle, provoquant ce phénomène de masse, il ne pense pas que cela soit le cas dans sa faculté.

En Angleterre, certains psychologues ont mentionné qu’ils avaient été engagés par le gouvernement dans le but de provoquer la peur et l’anxiété durant la crise corona mais il n’est pas au courant de techniques similaires ici en Belgique.

Pour lui, la science est en crise et l’une des raisons est que pratiquement toute la recherche est financée par des gens qui ne devraient vraiment pas être impliqués dans son financement. C’est une partie de la crise mais c’est autre chose de dire que tous les scientifiques arrivent à de fausses conclusions ou manipulent leurs données de manière délibérée. Certains le font, ce psychologue en est certain.

Il y a une étude publiée en 2007 par John Ioannidis et qui s’appelle ” why most published research findings are false ?” Il a fait sa thèse sur ce problème en psychologie et donc sait que c’est avéré. Si nous analysons profondément la plupart des études publiées, nous allons trouver que les conclusions sont erronées. Que cela soit à cause d’erreurs, de négligence au niveau de la méthodologie, de pratiques de recherche questionnables ou encore de fraude.

C’est pourquoi il y a d’énormes problèmes dans le monde académique et que les problèmes qui apparaissent maintenant avec la crise du corona sont plus ou moins les mêmes que ceux qui existent depuis un long moment et que nous avons refusé de résoudre jusqu’ici. Nous sommes maintenant les victimes de cette négligence, de notre paresse, de notre manque d’honnêteté …

Selon l’avocat Reiner Fuelmich, si il regarde la somme des preuves qu’il a récoltées depuis le début de son investigation dans le cadre de ce comité corona, la seule conclusion qu’il tire est que tout ceci n’a jamais été en rapport avec la santé, qu’il y a quelque chose de sinistre et de diabolique en cours, que, comme le dit le Dr Ardys, c’est un processus intentionnel de destruction de business et de vies humaines.

Et que si on lit ce que ces gens qui sont derrière tout cela écrivent, il n’y a rien de caché. Si on lit ce qu’ils disent haut et fort, y compris dans leur “grand reset” ( livre écrit par Klaus Schwab) et autres publications, c’est précisément ce qu’ils essayent de faire, détruire. Quel genre de personne fait cela ? Qui fait ça ? Faut-il être fou ? sociopathe, psychopathe ?

Mathias Desmet répond en disant que c’est très intéressant, que la meilleure perspective est de regarder les gens qui ont mis en place les régimes totalitaires en Union sovétique et en Allemagne nazie. Et une chose qui est certaine est qu’ils ne sont pas des criminels typiques. Parce que la plupart de ces gens savent comment se comporter selon les règles sociales. Les criminels classiques transgressent les règles sociales tandis que les gens dans les états totalitaires qui commettent les crimes sont généralement carcatérisés à l’opposé. Ils vont suivre les règles à la lettre même si ces règles sont radicalement criminelles. C’est une différence majeure. Ils créent les règles et les suivent pour leur propre avantage.

Une chose très intéressante dans ce contexte est que des gens comme Gustave Lebon et Hannah Arendt ont affirmé que si il existait une seule différence entre la formation de masse et le totalitarisme d’une part (parce que les deux sont pratiquement identiques) et l’hypnose classique d’autre part, est qu’en hypnose classique la personne qui hypnotise est éveillée donc son champ d’attention n’est pas rétréci. Par contre, dans la formation de masse et le totalitarisme, le champs d’attention des leaders de masse, des leaders du totalitarisme est habituellement encore plus rétréci que celui de la population.

Cela signifie que les leaders du totalitarisme et les leaders des masses croient fortement en l’idéologie selon laquelle ils essaient d’organiser la société. Donc ils sont convaincus par exemple du transhumanisme, du matérialisme mécanistique, etc… Ils sont convaincus que cette idéologie va créer un paradis artificiel pour les gens parce que c’est quelque chose de commun à tous les types de totalitarisme. Le totalitarisme a vu le jour pour la première fois au début du 20ème siécle, cette idéologie n’existait pas avant.

Avant le 20eme sièce, nous avions des dictatures classiques. A partir du 20ème siècle, nous avons les régimes totalitaires qui est quelque chose de différent, pas comparable avec les dictatures classiques.

Les leaders des masses et du totalitarisme sont toujours comme Gustave Lebon et Hannah Arendt le disent profondément convaincus par l’idéologie. Et ils veulent l’utiliser pour créer un paradis artificiel. Nous l’avions vu en Union Soviétique, en Allemagne nazie. Et ces idéologies de l’Union sovétique et nazies ont été remplacées par le transhumanisme en général.

Donc les leaders des masses sont convaincus par leur idéologie et c’est pourquoi ils ont un tel impact sur les masses. Mais, et c’est important, ils sont prêts, sans aucun problème, à sacrifier une partie de la population pour arriver à leur fin, pour créer ce paradis.

Par exemple, Hitler pouvait, sans problème, sacrifier une partie de la population pour amener cette règle de la race allemande au monde. Il ressentait que c’était parfaitement justifié parce que, au final, la démarche entière allait résulter en un paradis qui serait le meilleur endroit possible pour tout le monde.

Et c’est pareil pour Staline. Donc ils sont convaincus par leur idéologie et c’est pourquoi ils pensent que presque tout peut être sacrifié pour réaliser cette idéologie, cette fiction idéologique comme Hannah Arendt le dit. Et en général, c’est ce type de personne qui guide les masses.

Il conseille à tout le monde de lire le livre “Eichmann in Jeruzalem” de Hannah arendt. Elle est confrontée à quelqu’un qui ne se comporte pas comme un criminel typique mais qui, en effet est, selon elle, responsable de ses actions. Ce n’est pas simpliste, elle reconnaît la complexité du personnage de Eichmann. Il conseille aussi de lire son autre livre “l’origine du totalitarisme”. Il décrit comment le totalitarisme voit le jour au sein d’une société.

Pour Mathias Desmet, il est bon de trouver de trouver un équilibre entre l’impact des processus conscients et intentionnels avec les processus inconscients.

Il pense que certaines personnes ne réalisent pas qu’il y a une intention de tromper dans la situation actuelle et c’est évidemment un désastre. D’autres personnes tentent de réduire la totalité à des processus intentionnels et finissent avec des théories conspirationnistes extrêmes qui sont tout aussi fausses.

Il faut reconnaître la complexité de la situation et essayer de construire une image qui est aussi réaliste que possible.

Nous essayons tous de réduire la complexité de la réalité et finissons soit par croire le narratif mainstream soit par croire des théories conspirationnistes radicales. Pour lui, nous avons besoin des deux perspectives pour vraiment comprendre ce qu’il se passe.

On lui pose une question : “Lorsqu’il y a de tels crimes, quand les gens sont convaincus, peut-être, qu’ils font le bien, lorsque vous pensez au régime de l’apartheil en Afrique du Sud, à la brutalité, il y a eu une commission de la vérité par après. Ils ont essayé de confronter les gens, d’avoir les deux réalités dans la même pièce, afin de comprendre ce qui s’est passé. Pensez-vous que c’est un instrument, une possibilité qui permettrait de “digérer” en tant que société ? Avez-vous de l’expérience avec ce genre de processus ?

Mathias Desmet répond qu’il n’a pas d’expérience à cette échelle. Il pense qu’il pourrait être très important de réunir les gens qui ont des opinions différentes, qui ont choisi un camp différent, et de les laisser parler entre-eux.

C’est extrêmement important selon lui, parce qu’il pense que la plupart des gens qui croient dans le narratif mainstream ou qui le supporte publiquement même ceux qui se présentent maintenant comme experts et virologues ne sont pas conscients d’avoir de mauvaises intentions. Et donc, pour ces gens, cela a vraiment du sens de les réunir avec d’autres personnes d’opinions différentes et de les laisser discuter. C’est quelque chose qu’il vit aussi. Cela lui ouvre son esprit.

Gustave lebon en parle. C’est très difficile si la formation de masse se produit à une très large échelle de la société c’est très difficile de réveiller les masses. Il dit qu’en général, c’est impossible. Habituellement, les masses se réveillent après que la destruction soit bien avancée. Mais il dit que si les gens qui ne sont pas d’accord avec le narratif des masses continuent à parler, ils empêchent ces masses de commettre leurs plus grands crimes. On peut faire en sorte que l’hypnose soit moins profonde en continuant à parler.

Les gens qui sont au courant des différents narratifs doivent continuer à parler dans les espaces publics.

Il est convaincu que de cette manière, nous arriverons à garder un canal ouvert autre que celui du narratif mainstream.

Nous devons le faire aussi, paradoxalement, pour les individus qui croient au narratif mainstream et qui sont pris dans ce processus de formation de masse. Parce que si vous arrêtez de parler, l’hypnose va se renforcer.

C’est quelque chose de très intéressant. D’un point de vue historique, aux alentours de 1930 en Union Sovétique et aux alentours de 1935 en Allemagne nazie, l’opposition a été complètement éteinte et alors, vous voyez quelque chose qui est complètement typique d’un état totalitaire. C’est à ce moment que l’Etat totalitaire montre son visage le plus agressif, et commence à détruire, comme Hannah Arendt le dit de manière assez littérale, il commence à dévorer ses propres enfants, il commence à détruire ses propres enfants.

Staline a éliminé 50% de son parti communiste. Donc totalitarisme et formation de masse sont intrinsèquement auto-destructeurs. C’est complètement différent par rapport à une dictature. Parce que, dans une dictature classique, une fois que l’opposition est dépassée, le dictateur adoucit ses méthodes parce qu’il réalise qu’il a besoin que la population soit à ses côtés. Il a besoin que la population soit satisfaite de lui.

Et c’est ce que l’État totalitaire ne réalise pas parce qu’il est principalement basé sur un état d’hypnose de la masse qui le rend inconscient de la réalité et en ce sens, il réagit de manière radicalement différente.

Donc il pense qu’il faut autant parler pour la masse que pour les gens qui refusent de faire partie de la masse. Les deux en ont besoin. Il dit que l’avocat Reiner Fuelmich fait un travail remarquable par rapport à cela.

Il explique qu’un Etat totalitaire impose des règles qui changent toutes les 5 minutes. C’est quelque chose qu’Hannah Arendt avait noté autant en Union Soviétique qu’en Allemagne nazie. Il n’y avait plus de lois.

Il parle de la loi pandémie, chez nous en Belgique, qui indique qu’en cas de pandémie, il y a tout un tas de règles qui vont s’appliquer. Cela ressemble à une loi qui efface toutes les autres lois et qui dit qu’à partir de maintenant nous vivrons sur base de règles qui changeront peu importe l’évolution de la situation.(En Belgique, cette loi a été votée par le parlement le 15 juillet 2021, le jour même des inondations et c’est totalement passé inaperçu par la population).

Une avocate lui demande pourquoi nous, nous pouvons voir ce qu’il se passe ? Quel est notre système immunitaire mental qui fait que nous ne soyons pas affectés ? Cela concerne quand même pas mal de gens. Qu’est-ce-qui est différent au niveau de l’état de notre esprit, de notre constellation psychologique et est-ce qu’il y a un moyen de briser l’ensorcellement chez les gens qui sont sous emprise à un certain degré.

Mathias Desmet répond qu’habituellement il n’y a environ que 30 % des gens qui soient vraiment pris dans le phénomène de masse, dans l’hypnose.

Mais il y a aussi environ entre 35 et 40 % d’autres personnes qui ne veulent pas être des voix dissonantes dans l’espace public parce qu’elles ont peur des conséquences.

Donc en général, il y a environ 70 % qui se taisent, 30 % parce qu’ils sont convaincus par le narratif et 40 % parce qu’ils ont peur de parler.

Et il y a entre 20 et 30 % qui ne croient pas au narratif et qui le disent haut et fort dans certaines situations.

Il existe une expérience très intéressante faite par Solomon Asch ( conformity experiment) sur l’impact de la formation des masses et la pression des groupes.

Selon lui, le groupe qui est immunisé est hautement diversifié. Les personnes de ce groupe viennent de toutes les orientations politiques, de toutes les classes sociales. C’est quelque chose qui a été décrit dans le cas de Dreyfus à la fin du 19ème siècle. Les gens qui voulaient une enquête sur le cas Dreyfus et qui ne sont pas tombés dans l’hystérie de masse contre Dreyfus venaient d’horizons tellement différents que tout le monde l’a remarqué. Ils venaient de toutes les orientations politiques.

Qu’est-ce qui fait que quelqu’un soit immunisé ? Pour répondre à cette question, M. Desmet pense qu’il est nécessaire d’aller vraiment profondément dans la psychologie des individus et se demander de quelles manières les gens essaient d’établir une stabilité psychologique.

Certaines personnes le font systématiquement en s’accordant avec le groupe. Et d’autres gens le font en restant très proches de ce qu’ils pensent être raisonnables et n’ont pas peur de parler de leurs opinion. Et dans les deux cas, cela fournit un type spécifique de stabilité psychologique et un type spécifique de force psychologique.

Une collègue de R. Fuellmich parle d’une enquête qu’ils ont fait avec 20 personnes de différents horizons dont quelques une sont du même parti politique ( zone de résistance) que les enquêteurs et il s’est avéré que ce sur quoi ils étaient d’accord, ce qui représentait leur 4 forces conductrices étaient qu’ils avaient tous un sens prononcé de la liberté; qu’ils étaient très attachés à la justice; qu’ils avaient une importante volonté à aider les autres comme par exemple, les sdf; et à ne pas faire confiance à quelqu’un simplement parce qu’il porte une blouse blanche ou un titre mais plutôt à accorder leur confiance si la personne peut convaincre que ce qu’elle dit est avéré.

M. Desmet confirme et dit que la tendance à la pensée indépendante, à penser avec sa propre tête est typique des gens qui sont plus ou moins immunisés contre la formation de masse. L’autre tendance à aider les gens, cela dépend car les gens qui sont sensibles à la formation de masse ont l’impression de faire tout ce qu’ils peuvent pour aider les autres. Et c’est exactement ça, tout est fait dans un sens de citoyenneté, ils le font pour la communauté, pour la collectivité.

Ils en sont convaincus et ça a été aussi ce que Hitler a dit. Il s’attendait à ce que n’importe quel allemand sacrifie sa vie sans hésitation pour les allemands. C’était aussi ce que Staline disait.

Pour lui, les gens qui sont insensibles à la formation de masse veulent comprendre ce qu’ils croient et ils ont cette tendance à raisonner. Mais ce n’est pas suffisant pour expliquer pourquoi quelqu’un n’est pas sensible à la formation de masse. Il pense qu’il faut se référer au concept de vérité.

Un autre collègue de R. Fuellmich parle de son expérience et explique que les gens avec qui ils discutent et qui se posent des questions ont un caractère fort, ils n’ont pas peur d’être en désaccord, d’avoir une confrontation. Il revient sur le fait que des personnes très intelligentes se sont arrêtées de penser et suivent les règles, peu importe les conséquences.

Il connaît un grand nombre de psychologues et de psychothérapeutes, et pour la grande majorité d’entre eux, si vous essayez de leur parler, ils ne veulent rien entendre. Ils sont uniquement concernés par comment atteindre les conspirateurs. Tous ceux qui ne sont pas d’accord avec eux sont des conspirateurs et toutes leurs connaissances scientifiques sont employées à essayer d’atteindre ces gens parce que selon eux, non seulement ils ont tort mais ils souffrent également d’un type de pathologie psychologique. Et tristement, on peut faire un lien avec l’histoire. Assigner une pathologie psychologique à toute personne qui n’est pas d’accord avec vous n’est pas seulement un manque de professionnalisme mais c’est également dangereux.

Il a pu observer de par son expérience personnelle, que les gens avec une intelligence supérieure qui ont les diplômes les plus “hauts” comme des avocats, des médecins, des psychologues, lui semblent être les gens qui sont le plus susceptibles à ce genre de manipulation.

M. Desmet confirme que c’est quelque chose qui a déjà été mentionné par Gustave Lebon au 19ème siècle. Plus le degré universitaire est important, plus la suceptibilité à la formation de masse est importante. On peut voir l’éducation comme quelque chose qui va vous apprendre à penser par vous-mêmes mais on aussi le voir comme quelque chose qui vous apprend à penser comme tout le monde.

On lui demande comment atteindre les gens, comment les réveiller ? Pour M. Desmet, cela ne va pas se faire en quelques jours. Pour lui, il faut continuer à parler et s’assurer que le phénomène de masse ne devienne pas trop profond, que les gens restent un peu éveillés et un peu ouverts aux expériences correctives.

Ce qui peut être très efficace même si c’est dificile c’est l’utilisation de l’humour. Parce que la formation de masse, comme tous les autres types d’hypnose, se basent sur l’attribution de l’autorité.

Plus une personne attribue de l’autorité à quelqu’un, plus elle est susceptible d’être hypnotisée par cette personne. Et donc être humoristique de manière polie, raffinée et modérée ( pour ne pas provoquer de l’agressivité de la part de la masse) est très efficace comme antidote à la formation de masse et à l’hypnose.

Mais pour lui, même si nous arrivons à réveiller les masses maintenant, elles seraient à nouveau la proie d’un autre narratif dans quelques années et elles seraient à nouveau hypnotisées si nous ne réussissons pas à résoudre le vrai problème de cette crise. A savoir, comment en tant que sociétés, sommes-nous arrivés à cet état dans lequel une large part de la population se sent anxieuse et déprimée, manque de sens dans la vie, se sent socialement isolée etc …cela est le vrai problème.

Si nous ne réussissons pas à trouver la source de ce problème alors les masses seront toujours susceptibles d’être leurrées par un quelconque leader dans une formation de masse. La vraie question dans cette crise c’est : qu’est-ce qui fait, dans notre vision de l’homme et du monde, dans la manière dont nous voyons la vie, que nous expérimentons un manque de sens ?

Selon son opinion, c’est cette vision matérialiste et mécaniste de l’homme et du monde qui nous mènent vers une destruction radicale des structures sociales réelles, des liens sociaux et du sentiment que la vie a un sens.

Si vous croyez que des être humains sont des machines biologiques alors, par définition, cela implique que la vie n’a pas de sens. Quel serait le sens d’une vie, pour un être humain, qui est réduite à n’être qu’un rouage mécanique dans une machine plus large représentée par l’Univers ? Pour lui, ce qui fait aussi la différence entre ceux qui sont pris dans la masse et ceux qui ne le sont pas est que ceux qui n’acceptent pas le narratif mainstream s’opposent à la vue mécaniste du système immunitaire par exemple, s’opposent à la vision mécaniste de la vie, jusqu’à un certain point.

Il est important de savoir, selon lui, que la science elle-même, que les scientifiques du 20ème siècle, comme Neils Bohr, Heisenberg, Schrondinger, mais également les grands mathématiciens comme Johann Bolyai, qui a été l’un des pionniers de la géométrie non-euclidienne et de la théorie de la dynamique des systèmes complexes, ont tous conclu qu’on ne pouvait pas complètement et rationnellement comprendre la réalité et certainement pas en termes mécanistes. Et donc nous devons essayer de comprendre le monde d’une autre manière que celle qui est mécaniste.

La collège de R. Fuellmich pose une question : “Si nous avons environ 40% des gens qui ne croient pas au narratif mais qui ont peur de parler, s’ils voient des solutions émerger qui vont à l’encontre du narratif mainstream, pensez-vous qu’ils pourraient y participer?”

Pour M. Desmet, c’est sûr qu’ils le feront mais en premier lieu notre vision alternative de l’homme et du monde doit être concrète et il y a également d’autres facteurs qui vont entrer en jeu. Le totalitarisme et la formation de masse ont une caractéristique commune c’est que c’est systématiquement auto-destructeur. Cela a été observé par H.Arendt, Mc Dougal, G. Lebon.

D’une manière ou d’une autre, les masses et les systèmes totalitaires ne sont capables que de destruction, jamais de construction. Donc c’est assez surprenant de voir que, peu importe ce que des leaders totalitaires comme Staline et Hitler ont fait, cela s’est toujours terminé en échec, en destruction. Et pour lui, c’est une des choses les plus dangereuses dans cette situation, il n’est ni biologiste ni vaccinologue ni immunologiste mais en se basant simplement sur la loi psychologique, les masses ne sont capables que de destruction et le totalitarisme aussi.

Parce que l’on voit maintenant que l’idéologie mainstream intervient directement dans le corps physique des gens et il semblerait qu’elle soit aussi dans ce phénomène de masse. Alors on pourrait prédire que toutes les mesures qui sont prises y compris la vaccination et d’autres choses, pourraient se terminer en un échec dramatique.

Selon lui, si on peut garder les gens, ne serait-ce qu’un petit peu réveillés, par nos voix alternatives, en particulier ce groupe qui n’est pas vraiment hypnotisé, jusqu’à ce que les dommages que le système subit soient bien visibles, alors ils pourraient le voir. Le groupe complètement hypnotisé ne le verra jamais, ce qui est étrange. Vous pouvez les détruire complètement, en faire ce que vous voulez, ils subiront et ne se réveilleront pas.

Mais l’autre groupe, les 40%, sera motivé si il y a de plus en plus de dommages, à commencer à parler haut et fort. Donc c’est le point à partir duquel quelqu’un peut changer. Et plus vite, on atteint ce point, plus on peut les garder éveillés. C’est pourquoi il est important de tous continuer à parler dans les espaces publics.

Ce qui frappe la collègue de R. Fuelmich, c’est que quand on regarde ce qu’il se passait dans les temps nazis, si on marchait dans le narratif on pouvait rejoindre des groupes genre “pouvoir par le bonheur” qui mettaient en place des vacances pour faire partie d’une foule de blancs blonds et avoir des privilèges. Ici, ce qu’on peut voir c’est que ceux qui suivent les règles folles sont bien plus impactés négativement que ceux qui ne le font pas, qui célèbrent leur anniversaire en groupe, et qui reçoivent peut-être une lettre du gouvernemement mais rien ne se passe ensuite. Elle se demande donc si il n’est pas nécessaire de fournir quelque chose qui soit un peu amusant pour leurrer les gens dans ce système totalitaire ou bien est-il seulement question de maintenir l’anxiété ?

M. Desmet répond qu’il ne sait pas. Il se réfère à Gustave Lebon qui a observé au 19ème siècle que les masses avaient toujours une préférence pour les leaders durs et stricts, ceux qui sont cruels envers leur population.